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nov 2012
par Arnaud Gelb
La France était à l’honneur au Verizon Center de Washington hier soir. Basketamericain.com a rencontré pour vous les français de San Antonio, Boris Diaw et Nando de Colo avant la rencontre, et Tony Parker après la belle victoire de San Antonio (118-92).
Rencontre avec Boris Diaw et Nando de Colo dans les vestiaires des San Antonio Spurs avant le début de la partie
Bonjour Boris, les Spurs affichent un bilan de onze victoires pour trois défaites. Vous devez être satisfaits de ce bon début de saison ?
Effectivement, on a très bien démarré cette saison même si le chemin jusqu’aux playoffs est encore très long. On a déjà remporté plusieurs matchs accrochés comme face à Oklahoma City, à Portland ou aux Lakers. Mais on possède encore une marge de progression assez importante et on manque encore parfois un peu de fluidité en attaque. Pour le moment, notre « road trip » sur la côte est se passe vraiment bien puisque l’on est encore invaincu, même si l’on sait que le bouquet final à Miami dans quelques jours ne sera pas une partie de plaisir.
Tu as commencé la saison dans le cinq majeur avant que Gregg Popovich décide de te mettre sur le banc au coup d’envoi des matchs. Comment vis-tu cette situation ?
C’est un point sur lequel le coach et moi-même avons beaucoup discuté, et il a préféré me faire commencer les matchs sur le banc afin que je puisse jouer aux côtés de Tiago Splitter, avec qui nous sommes très complémentaires. Pour moi cela ne fait absolument aucune différence que d’être titulaire ou non. Mon temps de jeu est resté globalement le même et à San Antonio, le banc est au moins aussi important que le cinq de départ. L’objectif est clairement que notre effectif soit au top au mois d’avril pour attaquer les playoffs.
Qui est selon toi votre plus grand rival à l’Ouest ?
Il y a quatre ou cinq équipes qui sont vraiment dangereuses et qui seront vraiment difficiles à battre en playoffs. Les Clippers nous ont déjà battus à deux reprises cette année, les Lakers ont souffert en ce début de saison mais je ne vois pas comment ils ne pourraient pas remonter la pente, Memphis fait un excellent début de saison, et enfin Oklahoma City est toujours là et bien là. L’équipe qui parviendra à sortir vainqueur de la conférence aura vraiment mérité sa place en Finals.
Plusieurs bruits ont annoncé la possible venue de Mickael Piétrus en remplacement de Stephen Jackson, actuellement blessé. As-tu des informations à ce sujet ?
Tu me l’apprends. Je n’avais pas du tout entendu parler de ces rumeurs. J’ai parlé avec Mike il y a quelques semaines et je suis convaincu qu’il va réussir à retrouver un club en NBA. Sa place est ici, au sein de ce championnat.
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Bonjour Nando, tu es maintenant à San Antonio depuis deux mois, comment se passe ton adaptation à la NBA et ton intégration au sein des Spurs ?
Ça se passe très bien, merci. J’ai la chance d’arriver dans une équipe très bien structurée et très bien organisée, ce qui est toujours un plus quand on est un petit nouveau. Les Spurs sont maintenant au sommet de la hiérarchie en NBA depuis plus de quinze ans et c’est une joie et un honneur que de pouvoir porter ce maillot. Au niveau de l’équipe, le groupe vit maintenant ensemble depuis pas mal d’années. Je ne parle pas seulement de Tim (Duncan), Manu (Ginobili) et Tony (Parker), mais aussi de Matt Bonner, Gary Neal ou encore Tiago Splitter. C’est dont à moi de me fondre dans le moule et de m’adapter à la philosophie de l’équipe.
Comment vois-tu ton rôle au sein de l’équipe ?
Pour le moment, je suis encore en phase de découverte et d’apprentissage, mais je pense progresser à chaque match. Gregg Popovich me fait aujourd’hui jouer lors de pratiquement chaque match, et même si mon temps de jeu reste relativement faible, c’est déjà un point positif pour moi. Je dois me montrer patient. Les Spurs s’appuient sur une base de joueurs très large, ce qui fait que le banc est très sollicité. Pour l’heure, je veux profiter de chaque instant passé sur le parquet.
La présence de tes compatriotes, Tony Parker et Boris Diaw, est-elle un avantage pour toi ?
C’est vrai que c’est toujours agréable d’avoir des gens que l’on connait quand on arrive dans un nouveau pays et un nouveau championnat. J’avais déjà eu cette chance à Valence où se trouvait déjà Florent Piétrus. A mon arrivée à San Antonio, Tony m’a hébergé pendant quelques semaines le temps que je trouve un logement. On se voit souvent en dehors des matchs et des entraînements. Il y a une vraie fraternité entre tous les membres de la diaspora française en NBA.
As-tu déjà eu le temps de découvrir un peu la ville de San Antonio ?
Un petit peu. C’est évidemment beaucoup plus grand que toutes les villes par lesquelles j’ai pu passer en tant que joueur, mais ça n’empêche pas les gens d’être très sympathiques. Mais je n’ai pas vraiment eu le temps de beaucoup explorer les environs, nous en sommes déjà à notre deuxième gros « road trip » et j’ai passé plus de temps dans les avions qu’à San Antonio.
Tu retrouves ce soir (hier soir, ndlr) l’un des tes anciens coéquipiers à Cholet, Kevin Séraphin.
Oui, ça fait toujours plaisir de pouvoir se mesurer à un ami. Il fait un très bon début de saison avec les Wizards malgré la situation difficile de son équipe. C’est une équipe qui vaut bien mieux que ses résultats. Ils ont perdu beaucoup de matchs dans le « Money Time » et je suis sur qu’ils vont remonter la pente.
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Réactions d’après-match avec Tony Parker :
Bonjour Tony, vous continuez votre « road trip » parfait avec une nouvelle victoire à Washington.
Oui, après la double prolongation de dimanche à Toronto, nous avons eu la chance de pouvoir faire tourner l’effectif. Les titulaires ont pu se reposer pendant pratiquement toute la deuxième mi-temps et le coach a pu faire travailler le banc. Washington a fait un bon début de match mais nous avons été constants de la première à la dernière minute et ça nous a permis de faire la différence. Nous avons bien fait circulé le ballon et eu pas mal de shoots ouverts.
L’homme du match du côté des Spurs a été Tiago Splitter qui a frôlé le triple-double.
Tiago a été énorme ce soir, personne ne pouvait l’arrêter. Quand on a reçu la feuille de stats à la fin du troisième quart-temps, on a vu qu’il était à deux doigts du triple-double et on a essayé de l’aider à atteindre la barre des dix passes décisives, mais le coach l’a sorti du match à sept minutes de la fin, donc notre plan est un peu tombé à l’eau. Notre raquette a vraiment été dominante, que ce soit Tiago, Tim ou Boris, c’est vraiment elle qui nous a offert la victoire.
Manu Ginobili a marqué 12 points ce soir et a semblé très en forme. Comment se sent-il ?
Il va de mieux en mieux même s’il n’est pas encore à 100% de ses capacités. Popovich ne veut pas brûler les étapes et préfère le réintégrer petit à petit. L’important est qu’il soit de retour à son meilleur niveau au printemps quand nous aurons vraiment besoin de lui.
Nando a joué seize minutes ce soir. Comment se passent ses premiers pas chez les Spurs ?
Je suis content pour lui. Il s’est bien adapté à notre jeu et à nos systèmes. Il lui faudra du temps pour réussir à intégrer tous les schémas tactiques mais je ne me fais pas de soucis pour lui. Il a été excellent en présaison et sera prêt à nous aider tout au long de l’année. Quand je suis arrivé en NBA, nous étions trois français. Aujourd’hui, nous sommes une dizaine dont trois dans la même équipe. C’est vraiment bien pour le basket français et pour notre système de formation. Nando et Evan Fournier sont les derniers à nous avoir rejoint cette saison, mais nous attendons de pied ferme la nouvelle génération.
Les Washington Wizards célébraient aujourd’hui leur soirée française. Qu’est ce que cela te fait de voir autant de spectateurs francophones dans les salles de NBA ?
C’est formidable d’avoir un tel soutien de la part du public français. Les gens s’intéressent vraiment à la NBA et je vois des drapeaux français pratiquement à chacun de mes déplacements. Ça fait chaud au coeur de voir une centaine de français venir à notre rencontre. Malgré la défaite des Wizards, le public a pu voir un très bon match du quatuor des français. Je suis content de pouvoir un peu redonner au public ce qu’il m’a apporté tout au long de ma carrière.