Interview Nando De Colo : « Objectif : titulaire en Equipe de France »
Par Jerome, 17 juillet 2010
Drafté par les Spurs il y a un an, Nando De Colo (1m95, 23 ans) a préféré poursuivre sa progression en Europe, et à Valence plus précisément.
Après une saison en tous points réussie, l’ancien choletais a accepté de répondre aux questions de Basket USA, sur son avenir, Valence, ses anciens coéquipiers à Cholet (Beaubois et Séraphin) et sa participation au Championnat du monde avec l’Equipe de France.
En bonus, ses highlights avec Valence en EuroCoupe.
D’abord, petit retour en arrière. Pourquoi avoir choisi Valence en 2009 ?
Lorsque je me suis inscrit à la draft, il me fallait un club car je n’allais pas en NBA dès ma première année. A l’époque, ma préférence était de rester en Europe, et plus particulièrement d’aller en Espagne car c’est le meilleur championnat. Le président et le manager général de Valence sont venus à Cholet me voir. Ce qu’ils me proposaient était intéressant mais bon j’attendais l’avis du coach. Il est venu en personne 2 mois plus tard et m’a expliqué dans quel sens il voulait aller avec son équipe et ce qu’il comptait faire de moi… Tout a été clair dès le début. Et comme, ils ont de très bons rapports avec San Antonio, c’est parfait.
La présence de Florent Pietrus a été un plus pour toi
C’était important pour moi que Flo soit à Valence. Je ne le connaissais pas et j’ai appris à le connaître en équipe de France l’été dernier. C’est quelqu’un de super, il m’a aidé à me mettre à l’aise dans cette équipe donc c’est surtout agréable d’avoir un Français dans son équipe pour sa première expérience à l’étranger .
« Globalement, la saison avec Valence est positive »
Aujourd’hui, quel regard portes-tu sur ta première saison à Valence ?
Je pense que j’ai fait une bonne saison cette année surtout que c’était ma première expérience en dehors de la France. Dès le début ça c’est bien passé, on m’a mis en confiance. Le staff de Valence m’a bien expliqué ce qu’il voulait de moi donc c’était plus simple. En plus, je suis arrivé dans une équipe où j’apprécie tous les joueurs : on s’entendait aussi bien en dehors que sur le terrain donc ça a facilité beaucoup de choses.
Terminer 4ème de la saison régulière, c’était une saison réussie ?
Oui, car au début on nous voyait pas dans le haut du classement. Il y a eu beaucoup d’arrivées, beaucoup de jeunes joueurs même si on avait des joueurs d’expérience comme Matt Nielsen ou Florent Pietrus… Au final, on termine 4ème avec une qualification en playoffs. On gagne une coupe d’Europe et on fait les demi-finales de la coupe du Roi. Globalement, la saison est donc positive.
Vous avez échoué en quart de finale contre Malaga, à quoi attribues-tu cela ?
Je pense que c’est venu un peu trop tôt pour l’équipe. On a enchainé pas mal de matchs cette saison. On avait peut être besoin de souffler un peu plus avant ces quarts de finale. Maintenant, Malaga est une équipe qui a eu du mal pendant la saison mais qui a bien fini. Sur les deux matchs, il n’y a rien à dire ils étaient plus forts que nous .
Es-tu déçu que ton coach, Neven Spahia, quitte Valence ?
J’aurais préféré refaire une année avec lui. Maintenant, il est parti. C’est le basket… Il a eu de meilleures propositions. Il a fait une bonne saison en tant que coach avec Valence donc c’est normal. C’est vraiment un bon coach, j’ai beaucoup appris auprès de lui et de son staff cette année.
« C’est rassurant d’être en contact permanent avec San Antonio »
Même si la différence de niveau saute aux yeux, quelles sont les différences entre le championnat de France et le championnat d’Espagne ?
Le championnat espagnol est vraiment plus costaud. Contrairement au championnat français, toutes les équipes peuvent créer la surprise. Il faut toujours faire attention aux équipes de bas de tableau. Si tu ne respectes pas les consignes , tu peux vite te faire surprendre. De plus, en Liga ACB c’est beaucoup plus collectif que ce soit en attaque ou en défense, les aides arrivent plus vite et les joueurs sont plus expérimentés .
Tout cela doit rassurer les Spurs. Tu es souvent en contact avec eux ?
Ils sont venus plusieurs me voir à Valence et je suis en contact avec eux via le téléphone ou internet. C’est réconfortant de se dire qu’ils me suivent de près au cas où je déciderais de rejoindre la NBA .
L’éventuel départ de Tony Parker l’an prochain pourrait jouer sur ta décision de venir aux Spurs ?
Je sais pas. Je me concentre sur les échéances qui arrivent… Il reste encore une année. On va d’abord voir comment ça se passe avec Valence, et on verra la suite après.
« Rodrigue a un jeu taillé pour la NBA »
A propos de NBA, ton avis sur la saison de Rodrigue Beaubois, ton ancien coéquipier à Cholet ?
Je suis pas surpris. Rodrigue a un style de jeu fait pour la NBA Il a eu la possibilité de s’exprimer cette année et c’est très bien pour lui. Il a fait une grosse performance contre Golden State. A lui de confirmer tout ça.
Autre ancien coéquipier, Kevin Séraphin, drafté en 17e position.
Cette place est méritée. Depuis le milieu de saison, on savait qu’il allait être drafté en milieu de premier tour. Il a eu de la chance tout de même car Washington l’a sélectionné alors qu’il était blessé et n’avait pas fait le moindre entraînement.
Tu pourrais retrouver les deux en Equipe de France. Quel est ton objectif avec les Bleus ?
A titre personnel, j’espère être le meneur titulaire. Cette année, j’ai prouvé que j’étais capable de mener le jeu. Maintenant, j’attends le 25 juillet avec impatience. C’est la date du rendez-vous avec le staff de l’Equipe de France. On en saura plus sur l’organisation.
Compte-tenu des nombreux forfaits, tu feras partie, à seulement 23 ans, des cadres de l’équipe.
Je l’espère… J’ai prouvé que je pouvais diriger une équipe comme Valence dans un gros championnat. Après, c’est toujours le coach qui a le dernier mot.
Avec cet effectif remanié, quel va être l’objectif de l’Equipe de France cet été au championnat du monde ?
Il y a encore beaucoup d’incertitudes : Tony et Ronny ne seront pas là. Derrière il va falloir se préparer. Les matchs de préparation seront importants. Et puis, en Turquie, il ne faudra rien calculer et donner le maximum.
Propos recueillis par Jérôme Knoepffler pour Basket USA