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Après avoir rencontré les Spurs, Tony Parker a pris la
décision de ne pas participer aux championnats du Monde cet été.
Tony, qu’est-il ressorti de ta réunion de fin de saison avec
les Spurs ?
Je ne voulais pas y penser tant que la décision n’était pas tombée.
Après avoir longuement discuté avec Gregg Popovich, je sais désormais
que les championnats du Monde se dérouleront sans moi. Les Spurs m’ont
fait comprendre qu’il serait préférable que je me concentre uniquement
sur le club. Mon année a été gâchée par les blessures, ils ne veulent
pas que ça se reproduisent lors de ma dernière année de contrat. Cela
signifie qu’à partir du mois d’aout, je vais travailler à Los Angeles
pour préparer la saison prochaine. Ils ont prévu de me donner un
programme détaillé pour cet été. Je vais travailler mon jeu avec Chip
(Engelland) et un préparateur physique sera à mes côtés pour me
renforcer. Tous les jours, nous serons à la salle. Ils veulent me voir à
mon meilleur niveau lors de la reprise. Pour eux, c’est impossible si
je joue avec l’équipe de France après tous les problèmes de santé
rencontrés cette année.
Il n’y a vraiment aucun espoir ?
Non, cette décision est irrévocable. Ils savent que l’équipe de France
compte énormément pour moi mais ils n’accepteront pas une seconde fois
que mon année soit tronquée à cause de l’accumulation des matchs. L’été
dernier, lorsque je m’étais blessé à l’épaule et que j’avais été obligé
d’effectuer un aller-retour à San Antonio, je leur avais fait part de
mon mécontentement. J’étais furieux de devoir quitter les Bleus alors
que nous étions en pleine préparation. Aujourd’hui, je comprends leur
position même si ça me fait mal de devoir tirer un trait sur les Bleus
cet été.
Mais les Spurs n’ont pas le droit de t’interdire de rejoindre
l’équipe de France…
C’est exact, ils ne peuvent pas me dire : « Tony, tu restes ici cet été,
on ne te laisse pas le choix. » Mais j’ai entendu leur message. Et
surtout, je le comprends. Je suis déçu parce que je n’ai jamais pas pu
participer aux championnats du Monde (forfait à cause d’une fracture à
un doigt en 2006). Mais contrairement aux années précédentes, je ne suis
pas en position de force. Je rentre dans ma dernière année de contrat
avec les Spurs, je dois également penser à mon avenir. Ils ont resigné
Manu (Ginobili) pour trois nouvelles saisons. Avec les Spurs, c’est
maintenant ou jamais pour remporter un titre avant le départ à la
retraite de Tim Duncan. Ils ne souhaitent prendre aucun risque avec moi.
Ils ont toujours été sympas depuis mon arrivée. Ils ne m’ont jamais
empêché de jouer avec les Bleus. C’est la première fois qu’ils me
demandent de ne pas y aller. Ma décision, je l’ai prise pendant la
réunion.
On imagine que Vincent Collet a pris acte de cette décision ?
Je l’ai tout de suite appelé pour le prévenir. Il est bien évidemment
déçu. Il comptait vraiment sur ma présence même s’il savait qu’il y
avait un risque pour que je ne vienne pas. Mais il y croyait. Il
comprend cette décision. Nous nous sommes donnés rendez-vous l’année
prochaine pour les championnats d’Europe. Je lui ai répété que je serai
là pour 2011 et 2012. Je l’ai d’ailleurs dit aussi à Gregg Popovich.
Les Spurs attendent de toi un été studieux mais à côté de
cela, de nombreuses rumeurs circulent sur un possible transfert…
On ne peut rien faire contre les rumeurs. Gregg Popovich m’a donné
rendez-vous pour le camp d’entraînement. Même si nous nous sommes
inclinés face à Phoenix, il est satisfait de ce que j’ai montré durant
les play-offs. RC Bufford, le General Manager, va dans son sens en
déclarant dans les médias qu’il n’y a aucune raison pour que je sois
transféré.
Mais la NBA reste avant tout un business…
Je le sais bien, personne n’est à l’abri d’une mauvaise surprise. Les
Spurs peuvent très bien m’appeler cet été pour me dire que j’ai été
transféré. De grands joueurs comme Nash ou 0’Neal ont connu cette
situation. Si cela doit arriver, je n’en voudrai à personne. Je partirai
en remerciant les Spurs pour tous les titres remportés ensemble et
l’aventure continuera ailleurs. Je suis préparé à ça, je sais comment la
NBA fonctionne. Mais comme je l’ai dit lors de la réunion, mon souhait
est de réaliser une grande saison avec San Antonio. Je n’ai aucune envie
de partir. Mon cœur est ici.
Quand tu entends des noms comme New York et Miami, ça
t’inspire quoi ?
Il y a pire, non ? (Rires)
Où en es-tu de tes négociations avec les Spurs ?
Deux possibilités se présentent à moi. Nous tombons d’accord dès cet été
et je rempile pour plusieurs années avec les Spurs. Si ce n’est pas le
cas, je serai alors libre l’été 2011. Cette situation ne me fait pas
peur. Si San Antonio ne veut plus de moi, je continuerai ma route
ailleurs.