Deuxième volet de l'entretien que Tony Parker a accordé à la presse mercredi après-midi à Paris. Le meneur de jeu des Spurs revient sur la saison décevant de San Antonio en NBA - « une grosse déception » - sur l'avenir et sur les play-offs actuellement en cours.
Tony Parker, avec un peu de recul, comment analysez-vous cette élimination au premier tour des play-offs NBA face à Memphis alors que vous étiez n°1 à l'Ouest et les Grizzlies n°8 ?
C'est une grosse déception pour nous. J'en parlais encore la semaine dernière avec « Pop » (ndlr : Gregg Popovich, entraîneur de la franchise texane), et on est tous très frustrés et tristes. On a fait une grosse saison où on a dominé. Alors perdre au premier tour des play-offs, je n'ai qu'un mot qui me vient : la frustration. On est tombé sur une bonne équipe de Memphis qui nous a dominés à l'intérieur. On aurait d'ailleurs mieux joué si nous étions tombés sur Dallas ou Oklahoma. Mais le sport, c'est comme ça, ça se joue à rien. Il suffit de regarder Dallas qui a de grandes chances d'aller en finale NBA. Ça aurait pu être nous… Mais il n'y a rien à dire sur la victoire de Memphis. C'est décevant, car en début de saison j'avais dit que c'était peut-être notre dernière chance (ndlr : il parle de la dernière chance de titre de la génération Parker-Duncan-Ginobili).
Et pourtant, à titre individuel, vous avez fait l'une de vos meilleures saisons avec 17,5pts et 6,6pds en moyenne par match…
C'est clair que j'ai fait l'une de mes meilleures saisons NBA. J'ai franchi un palier, surtout sur le plan du leadership. C'est ce que je veux continuer à faire : progresser pour pouvoir être le meneur des Spurs sur et en dehors du terrain. Mais cette année, c'est vrai que c'est ma meilleure saison NBA en tant que meneur de jeu.
Comment envisagez-vous l'avenir chez les Spurs ?
La fenêtre commence à se refermer. Tim Duncan et Manu Ginobili commencent à être un peu vieux. Donc ça va être dur pour nous de nous renouveler. Je pense que l'on aura toujours une équipe performante, mais on ne pourra pas dire que l'on va jouer le titre. Il faut être réaliste. Nos adversaires sont jeunes, bons… Memphis va être une équipe forte dans les années à venir. Oklahoma également.
« J'ai pas mal fait la fête »
N'est-ce pas décevant pour vous qui venez de prolonger votre contrat ?
Non, car lorsque j'ai signé mon contrat, la décision était facile à prendre. Il y a beaucoup d'argent sur la table pour les quatre années à venir. Il ne me restait qu'une seule année de contrat et je sortais d'une saison avec énormément de pépins physiques. Donc c'était un trop gros risque pur moi de dire non, de finir mon contrat et de voir ce que j'aurais pu trouver plus tard. Cette décision m'a paru logique pour assurer mon avenir.
Attendez-vous, tout de même, des arrivées chez les Spurs l'an prochains ?
C'est une très, très bonne question. Pour nous, ça va quand même être compliqué de faire progresser l'équipe car nous n'avons pas beaucoup de joueurs à transférer et nous n'aurions pas beaucoup mieux à la place. Et à la draft, c'est toujours compliqué de trouver un bon joueur. Il faut être un peu chanceux. Il y aura peut-être quelques opportunités avec des joueurs européens. Les Spurs ont toujours réussi à trouver des bons joueurs, donc j'espère qu'il y aura des bonnes surprises la saison prochaine. Mais si vous connaissez un intérieur de 2,20m qui est libre, il ne faut pas hésiter à m'en parler (rire) !
Depuis l'élimination des Spurs, qu'avez-vous fait ?
J'ai « coupé » un peu. Je n'ai pas trop touché la balle, mais je fais d'autres sports pour continuer de garder la forme : tennis, volley… Ces derniers temps, j'ai pas mal fait la fête aussi ! C'était mon anniversaire (ndlr : il est né le 17 mai 1982) donc j'en ai profité un petit peu.
« Le basket, ça se joue à rien et c'est parfois frustrant »
Suivez-vous les play-offs en ce moment ?
Je regarde les résultats, mais je ne regarde pas les matchs.
Et qu'est-ce que cela vous inspire ?
Comme je le disais, ça se joue à rien. Dallas est une équipe contre laquelle on est toujours performant et qui nous a toujours bien réussi. Et là, ils vont certainement être en finale. Le basket, ça se joue à rien et c'est parfois frustrant. Mais bon, Dallas ils n'ont pas eu beaucoup de chance ces dernières années, donc on va dire que la roue tourne. Avec les Spurs on perd mais peut-être que pour l'équipe de France, la roue va également tourner.
Et dans la conférence Est ?
Je suis très impressionné par Chicago. Je savais qu'il avait une bonne équipe, mais je ne pensais pas qu'il remporterait si facilement le premier match face à Miami (ndlr : Miami a égalisé mercredi soir en s'imposant à Chicago). Maintenant il faut attendre de voir la réaction de Miami. Mais en tout cas, Chicago ils sont très, très biens, ils jouent super bien ensemble et ils ont une grosse défense.
Avez-vous eu Joakim Noah au téléphone pendant ces play-offs ?
Pas récemment non car je suis en vacances et je vais un peu partout. Mais pendant la saison, oui je l'avais de temps à autre au téléphone. C'est clair que s'il va en finale NBA, je lui passerais un petit coup de téléphone pour le féliciter, parce qu'il joue très bien comme toute son équipe. Et s'il va en finale, je la regarderais !
Avec des Spurs vieillissants, vous rendez-vous compte que vous êtes le joueur qui à la plus grosse valeur marchande ?
Oui, mais ça fait déjà deux ans. S'il y a un joueur qu'ils peuvent échanger, c'est clair que c'est moi. Le coach m'a bien dit que je n'irai nulle part, mais je sais bien que la NBA c'est un business donc il faut être prêt à tout. Après, je ne pense pas qu'ils m'auraient fait prolonger quatre ans pour m'échanger. Mais on ne sait jamais.
http://www.sport365.fr/basket-hand-volley/basket/nba/article_531714_basket-tony-parker-2eme-partie-Impressionne-par-Chicago-.shtml