Tof94 So foot
Nombre de messages : 1028 Age : 36 Date d'inscription : 14/11/2009
| Sujet: Documentaire ESPN Jeu 25 Nov - 16:57 | |
| J'ai crée ce sujet pour parler de ce documentaire sur Divac et Petrovic. Je connais pas du tout leur histoire mais l'article de Laurent Vergne sur Eurosport me donne vraiment envie de voir le documentaire et d'en savoir plus. Je sais pas si certains d'entre vous se souviennent de ces deux joueurs, de leur amitié, puis de l'épisode de 1990 qui les a éloigné. Moi j'ai pas connu Petrovic comme joueur mais Divac oui sur la fin de sa carrière, notamment à Sacramento. J'adorais ce joueur, excellent joueur d'ailleurs, un pivot avec une qualité de passe et de vision du jeu comme on en fait plus. D'ailleurs c'est vrai qu'on fait plus de joueurs comme ça, des pivots qui sont d'excellents passeurs. Les Yougoslaves avaient une culture basket toute autre et Divac en était un exemple parfait tant son QI basket était élevé. Frères d'armesLa chaîne américaine ESPN diffuse jusqu'au mois de décembre une série de 30 documentaires. Souvent intéressants, parfois passionnants, à l'image du film consacré à Vlade Divac et Drazen Petrovic. Deux amis inséparables, presque frères, que la politique et la guerre ont éloigné l'un de l'autre. La mort accidentelle de Petrovic empêchera les deux hommes de se réconcilier. Une blessure éternelle pour Divac.
On s'intéresse sans doute trop aux champions, pas assez aux hommes qu'ils sont réellement. Le grand mérite des films issus de 30 for 30 est de nous le rappeler. 30 for 30, c'est le nom de la série de documentaires diffusés par la chaine ESPN depuis octobre 2009, au rythme de deux par mois, pour célébrer son 30e anniversaire. 30 films (1) d'environ 90 minutes, pour retracer trois décennies. Le premier film de la série, consacré au transfert de Wayne Gretzky d'Edmonton à Los Angeles en 1988, a été diffusé en octobre 2009. Le dernier est programmé pour le 11 décembre prochain.
ESPN s'est donné les moyens de bien faire les choses, en faisant appel à quelques réalisateurs confirmés d'Hollywood, comme Barry Levinson, Peter Berg ou Ron Shelton, tous des fondus de sport. Sa grande force tient dans son approche. Plutôt que de retracer des grandes victoires, de dessiner des portraits de stars ou de revisiter des matches célèbres, 30 for 30 s'attache à raconter des histoires à hauteur d'hommes. Chacun de ces documentaires aborde le sport par le grand bout de la lorgnette, en s'intéressant à l'humain, non au sportif. Nous ne saurions trop vous conseiller de jeter un oeil à quelques-uns de ces films.
C'est tout particulièrement vrai du 25e opus, diffusé le mois dernier aux Etats-Unis, intitulé "Once Brothers". L'histoire de deux amis, liés depuis l'enfance par une même passion, le basket, et unis dès l'adolescence par un rêve commun un peu fou, celui de conquérir la NBA, à une période où les Européens n'y avaient pas leur place. Deux amis qui, par leur talent et leur travail, ont transformé ce rêve en réalité. Deux amis qui se croyaient inséparables, avant d'être éloignés l'un de l'autre par la politique, le nationalisme et la guerre. Deux amis devenus des étrangers l'un pour l'autre, au sens propre comme au sens figuré. Ces deux amis, ce sont le Serbe Vlade Divac et le Croate Drazen Petrovic, les deux stars du basket yougoslave à la fin des années 80 et au début des années 90. Arrivés la même année en NBA, en 1989, ils finiront par y devenir des joueurs majeurs. Des pionniers.
La déchirure du drapeau
Mais si le film retrace le début de leur carrière (quel plaisir de les revoir en action, que ce soit avec la Yougoslavie ou en NBA, avec les Lakers, les Blazers et les Nets), il s'intéresse surtout à l'amitié brisée entre les deux hommes. La rupture date de l'été 1990. Paradoxalement, elle a été scellée le jour de leur plus grande consécration sportive commune. Quelques secondes après la victoire de la Yougoslavie en finale du Mondial en Argentine, face à l'U.R.S.S., Divac écarte un supporter entré sur le terrain avec un drapeau... croate. Il le jette par terre. "J'aurais fait la même chose si ça avait été un drapeau serbe", explique-t-il. Pour moi, nous étions tous Yougoslaves, seul le drapeau de la Yougoslavie avait sa place ici." Nous sommes quelques mois à peine avant le début du terrible conflit qui mènera à l'éclatement du pays. Les nationalismes s'exacerbent. Le geste de Divac, maladroit, impulsif, sera utilisé contre lui.
Quand il repart aux Etats-Unis, il pense que tout sera comme avant. Que Petrovic et lui continueront de s'appeler tous les jours pour se soutenir mutuellement. Mais il n'y aura plus le moindre coup de fil. Petro lui tourne le dos. "Il faut des années pour construire une amitié, il m'a fallu une seconde pour la détruire", constate-t-il. La guerre ne fera qu'éloigner encore un peu plus Divac de Petro, comme des autres stars croates que sont Toni Kukoc ou Dino Radja. Tous témoignent dans ce documentaire, dont Divac est à la fois le narrateur et le fil rouge. "J'ai toujours été persuadé que le jour viendrait où tout ça s'arrêterait, où Drazen et moi pourrions à nouveau nous asseoir et parler. Mais ce jour n'est jamais venu", dit encore Divac. Et pour cause. Petrovic a trouvé la mort dans un accident de voiture en juin 1993. Il avait 28 ans et venait de s'affirmer comme une star naissante de la NBA. Pour Divac, la blessure ne pourra donc jamais se refermer. Ce documentaire, il l'a manifestement abordé comme un exorcisme de ses regrets éternels, en même temps qu'une occasion de rendre hommage à celui qui, dans son esprit, reste son ami. Presque un frère.
Entre rire et larmes
Le film débute chez lui, à Belgrade, en Serbie, et s'achève à Zagreb, en Croatie, où Divac n'avait plus mis les pieds depuis 20 ans. Là, il perçoit encore la haine chez ceux qui le reconnaissent dans la rue et lui font bien sentir qu'il sera à jamais un étranger à leurs yeux. Image saisissante: tout le monde le reconnait, se retourne. Mais rares sont ceux qui viennent lui serrer la main. Certains l'insultent. Mais lui a effectué ce pèlerinage pour se recueillir sur la tombe de Petrovic, et pour rencontrer la mère et le frère de ce dernier. Avec eux, il parle du bon vieux temps. Du temps d'avant la guerre, quand Petro et lui logeaient dans la même chambre. La maman de Drazen lui demandait alors de prendre soin de son fils. "Mais j'avais quatre ans de moins que lui", sourit Vlade. "Oui, mais tu étais tellement plus grand", répond-elle. Ensemble, ils rient, les larmes aux yeux. Ils pleurent un fils, un frère, un ami. Ils pleurent, aussi, l'image d'un passé qu'ils ne retrouveront jamais. Celui d'un pays qui n'existe plus.
Pour Divac, ces retrouvailles, c'est une façon de renouer le fil de cette amitié si forte qu'il pensait simplement avoir égarée, et qu'il n'a jamais pu retrouver. Une manière de s'apaiser. La cicatrice reste, mais la douleur s'estompe. C'est une histoire à la fois belle et triste, à l'issue tragique. Le film, bien ficelé, bien monté, s'avère toujours passionnant et souvent poignant. Il évoque l'itinéraire de ces deux sportifs séparés par des raisons politiques. Pourtant, ce n'est ni un film sur le sport ni un film sur la politique. C'est un film sur deux hommes, et c'est ce qui le rend si fort. Regardez-le. Il donne envie d'aimer le sport et de croire aux hommes. Et vice-versa.
(1) Voici quelques uns de ces 30 films. Il est possible de les voir en France sur ESPN America ou sur ESPN Classic. Ils sont aussi trouvables facilement sur internet pour la plupart d'entre eux.
Muhammad and Larry: Evoque le combat entre Larry Holmes et Muhammad Ali, en octobre 1980, le dernier championnat du monde disputé par Ali. Le combat de trop.
Without Bias: Le destin tragique de Len Bias, star de l'université de Maryland. Victime d'une overdose de cocaïne... le jour même de la draft NBA, en 1986. Il décède deux jours plus tard. Les Celtics l'avaient choisi en deuxième position
The 16th Man: L'histoire de Nelson Mandela, artisan, à sa manière, du triomphe sud-africain lors de la Coupe du monde de rugby en 1995.
One Night in Vegas: Retour sur l'amitié entre Mike Tyson et le rappeur Tupac Shakur, décédé le soir du combat entre Tyson et Bruce Seldon à Las Vegas, le 7 septembre 1996. Un combat auquel Shakur avait assisté, quelques heures avant d'être assassiné.
Marion Jones: Press Pause: L'irrésistible ascension et la descente aux enfers de la reine du sprint, Marion Jones.
Winning Time: Reggie Miller fut le bourreau des New York Knicks dans les années 90. Le film est notamment axé sur les rapports entre Miller et Spike Lee, le cinéaste fan des Knicks.
Laurent VERGNE http://www.eurosport.fr/extra-time_blog147/freres-d'armes_post1470258/blogpostfull.shtml | |
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Bambililos Queen of the Road
Nombre de messages : 2331 Age : 39 Localisation : Lyon Date d'inscription : 26/02/2007
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| Sujet: Re: Documentaire ESPN Jeu 25 Nov - 18:56 | |
| C'est une histoire très triste, très forte. Si j'avais l'occasion, je regarderais le documentaire. Que quelqu'un poste le lien si un jour vous le voyez sur le net. | |
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sebitas
Nombre de messages : 1278 Age : 57 Date d'inscription : 17/11/2009
| Sujet: Re: Documentaire ESPN Ven 26 Nov - 11:20 | |
| - Bambililos a écrit:
- C'est une histoire très triste, très forte. Si j'avais l'occasion, je regarderais le documentaire. Que quelqu'un poste le lien si un jour vous le voyez sur le net.
J'ai vu sur ESPN celui surt Mohamed Ali et Larry Holmes : vraiment passionnant, très bien documenté et très bien filmé avec des tonnes de témoignages. J'espère voir celui sur Divac car moi aussi j'adore cette école yougoslave..d'ailleurs Kukoc a toujours été mon joueur préféré..avec MJ bien sur ! | |
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14DAVE Big brother
Nombre de messages : 2457 Age : 50 Date d'inscription : 25/02/2007
| Sujet: Re: Documentaire ESPN Ven 26 Nov - 15:59 | |
| Je veux absolument voir ce documentaire. Tout comme Tof, je n'ai pratiquement pas connu Petrovic sinon par les highlights et de réputation, mais j'ai été fan de Divac et sa vision du jeu carrément impensable pour un intérieur. Cette histoire est déchirante et touchante à la fois. Ce documentaire est donc actuellement WANTED, donc celui qui trouve un lien, merci de le poster ici. | |
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Bambililos Queen of the Road
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| Sujet: Re: Documentaire ESPN Ven 26 Nov - 16:53 | |
| J'ai trouvé ça:
http://search.espn.go.com/petrovic/
il faut ensuite cliquer sur la vidéo quand on arrive sur la page. Ça ne dure que 2mn, mais c'est déjà très émouvant. | |
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sebitas
Nombre de messages : 1278 Age : 57 Date d'inscription : 17/11/2009
| Sujet: Re: Documentaire ESPN Ven 26 Nov - 22:07 | |
| - Bambililos a écrit:
- J'ai trouvé ça:
http://search.espn.go.com/petrovic/
il faut ensuite cliquer sur la vidéo quand on arrive sur la page. Ça ne dure que 2mn, mais c'est déjà très émouvant. Merci Bambi, ça donne le frisson... Je peux vous dire pour avoir vu jouer Petrovic, qiu'il a été le premier grand joueur européen en NBA et que pour moi, il était encore plus grand que Divac..je me rappelle encore l'annonce de sa mort..cela m'a jeté un énorme froid. | |
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